Choisir et équiper son voilier

Comment choisir les meilleures voiles pour votre bateau.


Ne soyez pas vexé-e, mais sans un bon jeu de voiles, votre bateau ne sera jamais qu’une caravane flottante. Peut-être restera t-il confortable au port et au moteur, mais en navigation vous allez vite vous ennuyer ou vivre des moments désagréables. Au contraire bien choisir et optimiser vos voiles peut changer toute la physionomie de vos croisières.

Il est vrai que la généralisation des enrouleurs a beaucoup simplifié la pratique de la plaisance. Mais elle nous fait aussi souvent passer à côté des possibilités de nos voiliers et recourir au moteur de plus en plus souvent.

Que vous partiez avec un voilier récent ou ancien, je vais vous montrer que les améliorations possibles sont nombreuses, pour tous les budgets et toujours plus de plaisir sur l’eau!

Les 5 qualités d’un bon jeu de voiles

Avant de choisir de nouvelles voiles pour la croisière, mettons-nous d’accord sur les principales qualités d’un bon jeu de voiles en croisière:

  1. Le confort
  2. La performance
  3. La facilité de manœuvre
  4. La polyvalence
  5. La durabilité

Le confort: avez vous déjà essayé de naviguer au près serré avec un génois enroulé au tiers ou une grand voile défoncée?

Le bateau gite horriblement, dérive honteusement et manque de puissance dans le clapot. Un enfer vous dis-je! Le creux de la voile étant mal orienté, les écoulements peu laminaires, vos chances de rentrer au port avant la fermeture des bars s’amenuisent considérablement. A un moment vous craquerez et vous finirez par louvoyer sous grand-voile seule et moteur dans des gerbes d’écumes.

Alors qu’à l’aide d’un joli solent et d’une grand voile bien plate, vous auriez fendu les vagues avec bonheur jusqu’à l’entrée du chenal.

La performance: même si vous n’êtes pas régatier dans l’âme, vous n’êtes probablement pas indifférent au plaisir de laisser derrière vous les voiliers qui vous entourent.

Ni à celui d’élargir le rayon d’action de vos croisières. Quand le temps n’est pas extensible à l’infini, qui va plus vite en voilier, va plus loin! Il n’est pas forcément nécessaire d’ajouter un mètre à votre bateau pour obtenir ce résultat.

De bonnes voiles bien réglées peuvent augmenter considérablement votre moyenne journalière.

La facilité de manœuvre: si tout est difficile à bord, vous ne sortirez pas souvent.

Les galères ne sont pas une fatalité, du moins pas toutes.

Quand la grand voile ne veut pas monter, que le génois se coince à chaque virement, ou que la chaussette à spi se montre capricieuse, il faut chercher des solutions. C’est ainsi que j’ai récemment fait poser des coulisseaux sur ma vieille grand-voile à ralingue.

La polyvalence: chaque plan de voilure a ses avantages et ses inconvénients. Les génois à fort recouvrement sont très propulsifs au portant, mais peu adaptés au louvoyage. A l’inverse les petits triangles avant manqueront cruellement de puissance dans le petit temps. Dans ces cas là on devra choisir des voiles spécifiques de près ou de portant pour combler les lacunes du jeu de voile de base.

La durabilité: compte tenu du prix des voiles et des agressions qu’elles subissent nous avons intérêt à les protéger autant que possible. Les tauds, les protections placées sur les barres de flèches, haubans, chandeliers, les renforts sur les voiles elle-mêmes sont indispensables à la longévité du jeu de voile. Enfin, nous choisirons plutôt des tissus résistants au ragage, au pliage et facilement réparables.

Optimiser et préserver votre jeu de voiles

Les qualités que je viens de citer dépendent beaucoup de la préparation de votre voilier.

Inutile de choisir de nouvelles voiles de croisière si vous n’avez pas mis en œuvre les points suivants.

réparer voiles

Des voiles bien entretenues dureront plus longtemps, comme tout bien matériel. Elles ne réclament pas tant d’attention cependant. Il faut les préserver du soleil en les couvrant de tauds quand elles ne servent pas, y compris lors d’escales d’une nuit. Moins elles seront exposées au soleil et à la lune, mieux ce sera pour le tissu.

Certains tissus n’aiment pas les pliures qui cassent les fibres à la longue, notamment ceux composés de mylar. Il faudra donc les rouler systématiquement à l’arrêt.

Les voiles apprécient également un bon rinçage à l’eau douce, au minimum avant de les hiverner et de les stocker bien sèches.

Par ailleurs dès qu’un accroc ou une déchirure apparaît il faut la traiter sous peine de voir les dégâts s’étendre.

Enfin au fil des années des coutures s’abiment, la chute et les goussets de lattes s’usent, c’est normal. Une révision complète chez votre voilier préféré leur donnera une (relative) seconde jeunesse.

Des voiles et un gréement bien réglés

Voilà un autre secret de la longévité des voiles. Une mauvaise utilisation des voiles les déformera prématurément. Portées au-delà de la force de vent maximale pour laquelle elles ont été conçues, ou mal réglées, elles se creuseront inéluctablement.

Mais pour bien régler ses voiles il faut déjà que le gréement lui-même soit bien réglé. Que le pataras et l’étai soient tendus au près, que les haubans soient tendus au vent et légèrement mollis sous le vent, symétriquement. Ensuite il faut disposer de suffisamment de réglages et apprendre à s’en servir. Pour commencer vous pouvez déjà vous référer à cet article: 3 repères efficaces pour le réglage des voiles.

Un accastillage bien dimensionné et fonctionnel.

Le problème se pose particulièrement avec les génois à fort recouvrement. J’ai fait des stages en école de croisière sur un Melody quand j’avais 17-18 ans, donc au top de ma forme physique, et il m’était pourtant très difficile de border à plat le génois lourd au près serré. Plus tard j’ai bataillé avec mon compagnon pour des winchs à notre force à tous les 2, quand nous sommes partis autour du monde sur un ULDB de 13m. Le recouvrement était moins important sur ce bateau que sur le Melody, mais tout de même!

sloop génois
Iemanja,le sloop à fort recouvrement à bord duquel j’ai réalisé un tour du monde.

D’autre part tout doit coulisser, bloquer; débloquer, monter, descendre librement, avec le moins possible de frottement. Qu’il s’agisse des winchs, bloqueurs, des poulies, chariots divers, coulisseaux, mousquetons et autres roulements. Outre les risques de casse ou d’accident, ces dysfonctionnements vous dissuadent d’appliquer les bons réglages et finissent par abimer vos voiles. Un chariot d’écoute de génois mal réglé au près peut à la longue en faire un hamac de premier choix.

Je reconnais volontiers que ce genre d’exigence est plus facile à écrire qu’à réaliser. Mais petit à petit nous pouvons y arriver. Moi-même j’y travaille 🙂

Une amélioration peut-être envisagée après chaque sortie: un peu de téflon par ici, de dégrippant par là, une révision du passage des drisses, le renouvellement d’une pièce d’accastillage etc. Au bout d’une ou deux saisons, vous n’aurez plus le même bateau.

Quelles nouvelles voiles choisir?

Maintenant que tout est optimisé, il vous reste deux possibilités pour améliorer votre jeu de voile.

  • Ajouter des voiles d’avant
  • Modifier votre plan de voilure en profondeur

Ou encore les deux, mais attendez-vous dans ce dernier cas à une facture bien salée.

Quoiqu’il en soit une priorité absolue doit d’abord être donnée à la grand-voile, laquelle sert quasiment tout le temps.

Ensuite vient la voile d’avant que vous utilisez le plus. Sur mon vieux First Class 8 ce sera probablement le génois Inter. Mais pour la plupart des voiliers de croisière il s’agira du génois sur enrouleur.

Si ces voiles sont dans un état satisfaisant, vous pouvez commencer à étoffer votre garde-robe.

Posez-vous la question suivante:

A quelle allure et pour quelle force de vent manquez vous le plus de confort et/ou de performance?

La réponse dépend de vos observations bien sûr, mais elle est généralement liée au plan de voilure de votre bateau et à sa carène. Les deux ayant été calculés par l’architecte pour fonctionner ensemble suivant un cahier des charges qui ne correspond pas nécessairement à vos besoins ni aux technologies actuelles.

Ou alors, votre voilier étant récent, tout correspond, mais votre jeu de voile est incomplet ou du moins peut-être amélioré.

Ces critères seront encore affinés selon votre programme de navigation et votre façon de naviguer. Tout le monde n’éprouve pas un plaisir intense à gréer un spi ou à border sa/ses voiles d’avant après chaque virement. L’important est d’abord de se faire plaisir sans sacrifier la sécurité.

Par contre les heures au moteur coûtent cher.

Si vous pensez naviguer sur de longues distances dans le petit temps, investir dans une voile d’avant légère et polyvalente pourrait être une option relativement économique et extrêmement confortable pour vos oreilles.

Mais qu’est-ce qu’une voile polyvalente?

Il s’agit d’une voile que vous pouvez porter dans des conditions de vent et à des allures différentes.

Le génois sur enrouleur est LA voile polyvalente par excellence.

Néanmoins la polyvalence a ses limites: plus la plage d’utilisation d’une voile est étendue, moins elle sera performante. C’est le cas du génois enroulé au près dans du vent soutenu.

A la place nous lui préférerons un solent arisable, taillé spécifiquement pour naviguer du près, mais qui peut dans la brise être porté jusqu’au largue, de 17 à 35 nœuds de vent.

Si vous cherchez une voile de près pour le petit temps, il faudra vous tourner vers le code 0, qui est probablement la moins polyvalente des voiles.

Au débridé et au portant jusqu’à 140 degré du vent, de 4 à 17 nœuds de vent, la voile la plus polyvalente serait le gennaker.

Enfin pour abattre plus dans le petit temps et le medium, un spi sera nécessaire.

Plage d’utilisation des voiles :

choisir ses voiles de portant et de petit temps

Le schéma ci-dessus nous permet de nous retrouver parmi les différentes voiles disponibles sur le marché.

Il reste cependant indicatif car selon la force du vent, les caractéristiques de votre voilier et votre aisance à les manier certaines voiles seront plus intéressantes que d’autres.

D’autre part les voiliers rivalisent d’ingéniosité pour élargir la plage d’utilisation de leur voile

C’est la promesse par exemple du Code D, de la voilerie Delta qui prétend couvrir la plage d’utilisation du gennaker et du spi asymétrique.

Enfin, en croisière, au delà de 17 nœuds, la plupart des skippers envoient le génois, ou de plus petites voiles (solent, trinquette, foc).

Spi asymétrique ou spi symétrique?

spi symétrique
Photo Jim Sorbie – Flickr – spi symétrique

Si vous devez choisir entre les différents types de spis, quelle voile aurait votre préférence?

Le spi asymétrique vous dispense de gréer un tangon, ce qui le rend beaucoup plus simple d’utilisation, en apparence.

En réalité il est aussi, voire plus, difficile à empanner qu’un spi symétrique et il est moins tolérant aux erreurs de barre ou au mauvais réglages.

En clair il se dégonfle plus facilement et il a tendance à se regonfler assez violemment et à vous envoyer au tapis dans la foulée.

Si vous doutez encore de sa technicité je vous invite à regarder cette vidéo impressionnante tournée en J80.

Finalement souvent le meilleur choix sera un spi… symétrique!

En effet le spi asymétrique ne permet pas de descendre au delà de 140-150° du vent, vous obligeant à tirer des bords de largue.

Peu de bateaux de croisière en effet ont une vitesse suffisante au largue pour compenser ces milles supplémentaires.

Alors qu’avec un spi symétrique vous descendez jusqu’à 170°, et même 180° du vent si vous affalez la grand-voile (en grande traversée par exemple).

Personnellement je pense que le combo gennaker ou code D + spi symétrique est le plus intéressant dans la majorité des cas.

Si vous avez déjà un asymétrique, la question se pose différemment.

Ou si les polaires de vitesse de votre bateau indiquent qu’il est nettement plus performant qu’un spi symétrique.

D’un autre côté si votre tangon pèse une tonne et que vous naviguez en solo…

Dans tous les cas, si la surface à affaler vous paraît grande, optez pour la chaussette à spi, c’est d’un grand confort!

A vous de peser le pour et le contre 😉

Choisir ses voiles en modifiant le plan de voilure

Cette stratégie est vraiment à examiner de près avant de choisir de nouvelles voiles, en particulier lorsque vous devez remplacer votre grand-voile ou votre génois principal.

En rééquilibrant les surfaces de vos voiles vous aurez un bateau:

  • Équilibré et donc plus agréable à barrer
  • Performant dans les petits airs, ce qui vous permettra de profiter pleinement du grand beau temps sans recourir au moteur.
  • Puissant au près dans la brise, réduisant le temps passé à cette allure somme toute assez désagréable
  • Facile à manœuvrer, donc bien moins fatiguant!

Voici quelques propositions pour les gréements les plus répandus. Si vous décidez de les suivre prenez en plus l’avis de votre voilier, voire d’un architecte ou d’un gréeur selon la profondeur des modifications. N’ayez pas peur de les déranger, ils se rembourseront quand vous leur commanderez de l’équipement ou des plans 😉

Le cas du sloop avec génois à grand recouvrement

Le recouvrement (de la grand-voile) par un génois traduit la portion de sa surface se trouvant en arrière du mât.

Pour l’estimer vous pouvez simplement comparer la longueur de la bordure du génois à la distance entre le pied du mât et le point d’amure. Un génois à 150% à une bordure qui fait donc 1,5 fois cette distance. Un foc ou un solent ont un recouvrement de 100%, c’est à dire qu’ils occupent la totalité du triangle avant sans recouvrir la grand-voile.

Photo Jog – Flickr – Le voilier de gauche porte un génois (il recouvre partiellement la Gv) tandis que celui de droite porte un solent, (voile de près sans recouvrement.)

L’intérêt du recouvrement est de créer un couloir entre les deux voiles qui favorise l’écoulement de l’air sur la face externe (extrados) du génois. En gros ça permet de mieux serrer le vent. Si vous voulez comprendre cela en détail voyez ces explications de Bertrand Chéret.

Mais plus le recouvrement est important, plus le génois est grand. Les bateaux des années 70 pouvaient ainsi avoir des génois à 150% et de petites grand-voiles. Une vraie punition quand il fallait transporter les sacs sur le pont. Aujourd’hui ces génois sont le plus souvent sur enrouleur, mais cela ne résout pas tout. Ils restent pénibles à border, et quand ils se déforment, ce qui est le destin de toute voile, ils font énormément gîter les bateaux.

Enfin une petite grand voile n’est pas toujours très efficace portée seule, par exemple pour se promener entre les mouillages ou en cas de défaillance de l’enrouleur. Le moteur sera donc plus souvent sollicité, que ce soit pour éviter les épuisants bords de près ou pour les approches de la côte.

Les améliorations possibles:

  • Diminuer la taille du génois au profit de celle de la grand-voile, en augmentant le rond de chute et la longueur de la bôme.
  • Installer un solent sur étai largable, éventuellement prévoir une bande ris dans le solent.
  • Ne pas lésiner sur la taille des winchs
  • L’étai largable pourra aussi porter le tourmentin au besoin.

Le sloop avec faible recouvrement ou foc auto-vireur

Cette fois-ci nous avons la configuration inverse. La surface de la grand voile est plus importante, et celle du génois très réduite. Parfois il n’y a pas de génois, mais juste un foc, comme sur une majorité de catamarans de croisière.

Ces bateaux sont très évolutifs sous grand-voile seule, et les virements sont beaucoup plus aisés, surtout si le foc est auto-vireur.

En revanche ces bateaux seront pénalisés dès qu’il s’agira de débrider l’allure dans des vents légers et jusqu’à 15 nœuds de vent au moins.

Pour compenser cela les constructeurs proposent généralement un spi asymétrique en option à la commande du bateau. Mais le spi asymétrique a une plage d’utilisation limitée et peut rebuter certains plaisanciers par sa technicité.

Améliorations possibles:

  • Compléter le jeu de voile par un gennaker sur emmagasineur ou un code D
  • Préférer un génois à 110% au foc auto-vireur

Le côtre (deux voiles d’avant)

Ces gréements en plaisance moderne sont plus rares. Le plan de voilure prévoit de porter en plus de la grand voile, deux voiles d’avant simultanément: un Yankee sur l’étai et une trinquette sur un bas étai. Quand le vent forcit on affale le Yankee et on navigue uniquement sous trinquette.

L’avantage est de n’avoir à manipuler que de petites voiles d’avant et de baisser le centre de voilure. Ces bateaux gîtent moins, mais ils peuvent manquer un peu de puissance dans le petit temps.

Au près dans la brise cette configuration est assez efficace et évite de naviguer avec des voiles a demi-enroulées.

Parfois la trinquette est montée sur une petite bôme et auto-vireuse. Dans ce cas il n’y a plus que le yankee à border dans les virements au près. Le yankee et la trinquette peuvent aussi être montés sur un enrouleur.

Il arrive assez fréquemment que le yankee ait été remplacé par un génois sur enrouleur. Dans ce cas il faut choisir : génois ou trinquette, pas les deux ensemble car la trinquette masque le génois.

Le point faible: dans le petit temps ces bateaux manquent de puissance.

Améliorations possibles:

  • Installer un gennaker sur emmagasineur ou un code D.
  • remplacer le yankee par un génois sur enrouleur pour n’avoir qu’une voile à manœuvrer, mais cette solution annule tous les avantages cités plus haut.

Le ketch

Ici on a un petit mât en arrière de la barre et un mât principal. La configuration des voiles d’avant se rapporte généralement à celle d’un sloop avec génois à fort recouvrement.

Le mât d’artimon, s’il confère un certain charme à nombre de ces voiliers n’a pas grand intérêt en terme de confort et de performance.

Il participerait cependant à la stabilité de route du voilier.

Par contre il rajoute du poids dans les hauts et à l’arrière.

Certains propriétaires de Gin Fizz et Petit Prince ont transformé leur ketch en sloop et n’ont pas constaté de diminution des performances. A partir de là les avantages et inconvénients sont ceux d’un sloop avec génois à fort recouvrement.

Amélioration possible:

  • Supprimer l’artimon (prendre l’avis d’un architecte)
  • et augmenter la surface de la grand-voile en allongeant la bôme

Un voilier vivant, agréable à manœuvrer, et par tous les temps?

Vous ne me croyez peut-être pas encore mais je vous le promets: ce voilier existe: j’en ai même barré plusieurs!

Ce peut-être aussi le vôtre. En améliorant l’existant au fil des mois et des années, vous le rapprocherez de votre idéal.

Choisissez-lui un bon jeu de voiles, bien pensé, bien accastillé, pour exprimer toutes ses qualités.

Personne ne pourra plus jamais traiter votre bateau de caravane flottante.

Sauf si vous vous en fichez bien sûr, et vous en avez parfaitement le droit.

 


6 Comments

  • jerome

    Merci beaucoup Katell pour ce tuto. Comme d’habitude il faut bien prendre le temps de le lire puis de le relire, c’est plein d’infos pratiques et tes suggestions sont vraiment bien argumentées. Concernant ton choix de voiles d’avant, je pense que tu as absolument vu juste, même si le spi symétrique tend à être de moins en moins proposé ou utilisé, il n’est pas si difficile à manœuvrer que ça pourvu qu’on se sert d’une chaussette et qu’on vérifie bien la qualité des manœuvres avant de le hisser. L’autre avantage que je vois en faveur du spi symétrique, c’est que ça oblige à avoir un tangon à bord ce qui permet de tangonner le génois ce qui est parfois bien utile je trouve. C’est vrai que ta stupéfiante vidéo sur le spi asy est convaincante sur le coté bien sportif de cette voile, même si on peut tout à fait subir un départ au tas avec un spi symétrique aussi (enfin ça m’est arrivé une ou deux fois…).

    L’idée de modifier le plan de voilure est également séduisante si on ressent des frustrations avec le gréement actuel. C’est vrai que je n’y aurai pas forcément pensé mais effectivement il ne faut pas hésiter à demander ! Je me demande régulièrement si un étai largable avec solent est une bonne modification, mais tu me renforces dans l’idée que c’est utile. Je vais étudier sérieusement la question.

    • Katell

      Avec plaisir Jérôme! Le solent sur étai largable c’est TRES efficace au près, et une belle économie pour ton génois que tu ne défonceras pas en le bordant comme un malade alors qu’il est enroulé au tiers ou plus.

  • WILSON

    Bonjour Katell

    Le livre « naviguer en solitaire ou en équipage réduit » de Gilles Barbanson donne une information précieuse sur l’organisation du plan de voilure en fonction de son type de navigation (solo ou non) et l’impact sur le plan de pont pour l’accastillage

    Il préconise notamment de réserver l’enrouleur pour la voile de brise (Inter/Solent), donc plus plate qu’un génois, afin de ne pas avoir à faire le singe sur la plage avant pour mettre l’étai largable dès ça commence à monter (la sécurité avant tout)

    Naviguant sur un Sangria en solo, j’avoue y songer de plus en plus

    Dans cette configuration, j’en connais qui ont réservé l’étai largable juste derrière l’enrouleur pour un génois léger jusqu’à Force 3/4, voire un génois léger sur emmagasinneur juste derrière l’enrouleur, et si ça monte aller à l’avant c’est largement gérable pour récupérer le boudin enroulé (mais l’emmagasineur c’est un autre budget j’en conviens).
    Cette configuration permet également au vent arrière de mettre deux voiles d’avant en ciseaux (sans GV) dont une tangonnée
    Dans le petit temps, la proposition Gennaker/SPi reste très séduisante .

    Par contre, quand tu indiques pour les bateaux avec un génois à fort recouvrement « Diminuer la taille du génois au profit de celle de la grand-voile, en augmentant le rond de chute et la longueur de la bôme », je m’interroge:
    – est-ce qu’en augmentant la taille de GV et diminuant le génois, cela ne va pas rendre le bateau plus ardent ?

    Les First 30 Mauric, Melody, Sangria ou Ecume de mer ont été conçus à l’époque, suite à leur carène, pour supporter de la toile devant et d’ailleurs sans la GV ces bateaux avancent remarquablement sous voile d’avant seules, ce qui est moins le cas lorsque la GV est à poste uniquement. Donc augmenter la GV et diminuer la voile d’avant constitue pour moi une interrogation pour remonter au vent avec un bateau qui voudra davantage loffer.

    Pour les grands génois à 150%, j’ai vu sur H&O une alternative séduisante:
    – mettre un étai fixe au niveau de la barre de Flèches et fixé au pont à une distance J/2, les bas-haubans arrières reprenant l’effort
    – y Installer une petite toile type trnquette/tourmentin sur drisse moufflée
    – mettre sur étai principal un Inter ou solent voire yankee sur enrouleur
    On retrouve dans cette config les avantages du cotre tout en gardant les possibilités du sloop.

    Merci de la richesse de tes articles et Formations

    • Katell

      Bonjour Wilson, merci de ta contribution à cet article. Il est vrai que la configuration de voile se prête à discussion en fonction de l’équipage, de ses exigences de performance, la taille du bateau et ses caractéristiques architecturales. Je pense que pour avoir une idée des justes proportions Gv et Génois on peut faire des tests avec de la brise en testant différentes configurations de réduction de voilure entre la GV et le génois. Quoiqu’il en soit sans modifications structurelles on reste limité dans l’augmentation du rond de chute par le pataras. Ensuite la configuration côtre, bien que séduisante et esthétique n’est pas forcément très performante, et plus le bateau est petit moins elle se justifie je trouve. En tout cas pas sur un Sangria.
      Quant à utiliser un génois sur emmagasineur je crains qu’au près ce ne soit pas très convaincant car la raideur de l’emmagasineur restera toujours inférieure à celle d’un étai. Il sera donc plus difficile d’aplatir la voile. Mais peut-être que les progrès technologiques me contrediraient.

  • Patrick

    Bonjour Katell,
    Nous avons acheté un Sharki en 2021 et sommes en train de finir notre petit tour inaugural :
    Corse > Madeire > Canaries > Cap Vert > Acores > Malaga
    Je commence à bien sentir le canot qui est agréablement équipé d’un bas étais sur lequel je monte un Solent, effectivement, au près, c’est nettement plus efficace que le génois !
    Par contre, avec du recul et pour éviter d’aller faire le singe à l’avant quand le vent monte, j’utilise souvent conjointement génois + Solent. quand ils sont bien paralleles, je ne trouve pas de différence avec le génois seul (à part pour les manoeuvres ! ), j’y vois 2 avantages :
    – quand la météo fraichit, j’ai juste à enrouler le génois
    – une partie du flux venant sur l’intrados du génois étant pris par le solent, je peux laisser le génois avec un vent plus fort que s’il était seul (assez subjectif comme affirmation, je le conçois !)

    Par contre, au portant et dans le petit temps, le génois un peu lourd, même tangonné, n’est pas terrible et je réfléchis au gennaker ou code D, et donc au bout dehors …

    Ton avis m’interresse 🙂

    • Katell

      a mon avis j’ai déjà répondu à cette question dans cet article: comment choisir ses voiles
      Et pour résumer la voile de portant par excellence sur ce type de bateau est le spi symétrique, avec une chaussette pour faciliter l’affalage. Le gennaker (sur emmagasineur) convient entre 60° et 130° environ selon les voileries. Pour moi le code D est un gennaker, peut-être un peu plus creux que les autres.

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