muscadet jaune sous voiles
Choisir et équiper son voilier

Les mille et une qualités des petits voiliers habitables


Parfois on ne peut pas attendre. D’ailleurs, vous criez partout que vous n’avez plus le choix, vous devez absolument naviguer. Mais bien vite vous constatez que vous n’avez ni les moyens, ni l’expérience ou je ne sais quel obstacle se dresse pour différer la réalisation de votre rêve.

La procrastination peut venir à bout d’une passion naissante. Mais l’inverse est tout aussi vrai.

Alors ici j’ai voulu faire l’éloge des petits voiliers habitables.  Non que je n’aime pas les grands croiseurs hauturiers, mais parce que les qualités des petits bateaux apportent une solution à la plupart de vos hésitations.

Je préfère vous prévenir tout de suite: nous ne parlerons pas dans cet article confort ni performance. Seulement d’aventures réalisables, d’exploration côtière et d’embruns stimulants.

Avant d’aller plus loin mettons-nous d’accord sur une définition.

Qu’est-ce qu’un petit voilier habitable?

Un petit voilier habitable est une embarcation de petite taille dont le moyen de propulsion principal est la voile, dans laquelle il est possible de dormir à l’abri des intempéries.

Comment définir alors la longueur maximale d’un petit voilier? Celle au-delà duquel nous aurons affaire à un voilier de taille moyenne ou grande?

Ne me remerciez pas, je viens de vous donner un sujet de débat interminable pour vos soirées au mouillage et vos quarts de nuit.

Une première difficulté est que la longueur ne fait pas tout. (Dans bien des domaines c’est connu)

Les exemples sont nombreux, à taille équivalente, le volume des voiliers (ou tonnage ou jauge brute) ne cesse pas d’augmenter.

Si je compare mon First Class 8 à un Pogo 8,50 par exemple, les deux bateaux ont la même longueur hors-tout mais pas du tout le même programme de navigation.

La longueur à la flottaison des deux bateaux n’est d’ailleurs pas la même puisque les voiliers récents exploitent généralement toute la longueur de coque pour de meilleures performances au près.

au bord de la plage sun 2000
photo Flickr – sun 2K

Ainsi si nous devions fixer une longueur maximale aux « petits voiliers » habitables il vaudrait mieux s’accorder une longueur à la flottaison.

Ensuite qui suis-je pour prétendre à définir les limites de cette catégorie?

En effet un voilier de 30 pieds paraîtra « grand » à certains plaisanciers habitués à de plus petites unités mais petit aux candidats à une transatlantique en famille.

De fait, la notion de « petit voilier habitable » est éminemment subjective.

Finalement ma seule légitimité à trancher la question est d’être l’auteur de ce blog, où je peux exposer mon point de vue unilatéralement.

Vous êtes quand même invité à me contredire, ou pas, dans les commentaires à la fin de l’article 😉

Ainsi je parlerai ici de petits voiliers pour des unités dont la longueur à la flottaison ne dépasse pas les 8 mètres.

Je pourrais sans doute creuser scientifiquement les raisons de mon choix, mais acceptez qu’il soit le fruit de mon expérience de la croisière et de mon ressenti physique.

Disons qu’au dessus de 8 mètres les contraintes de tous ordre s’amoncellent qui peuvent faire reculer la majorité des débutants et beaucoup de candidats à l’achat.

Alors, qu’ont ils de si séduisant, ces petits bateaux habitables?

Petit bateau, petit budget?

Si vous cherchez un voilier, j’ai toujours à l’esprit que le bon voilier est d’abord celui que l’on peut s’offrir. A quoi bon tirer la langue devant des unités qui mettraient notre budget en péril?

Le plaisir de posséder un voilier sera vite gâché s’il vous impose de trop gros sacrifices. A moins que vous n’ayez fait le choix radical de vivre à bord toute l’année, il vaut mieux rester prudent en la matière.

Le prix d’achat

L’avantage numéro un des petits voiliers habitables réside donc dans leur accessibilité financière. Il n’est pas si difficile en effet de dénicher un tel bateau prêt à naviguer pour environ 5000€. Bien sûr vous n’aurez pas à ce prix tout le confort des unités récentes. Mais voyez déjà ce qu’un Sangria ou un Ecume de mer et autre Gib sea 28 peuvent vous amener à réaliser!

Le coût véritable d’un voilier ne se résume pas cependant à son prix d’achat.

L’entretien à coût réduit

L’entretien et la mise à niveau comptent aussi, et pas qu’un peu!

La bonne nouvelle est qu’avec un petit voilier tout est plus petit!

La surface de vos voiles neuves, le poids de votre ancre, la quantité de peinture nécessaire à son entretien, la longueur de vos drisses…

Au final la note restera toujours moins salée qu’avec un « grand voilier », et cela vous laissera un peu de marge pour payer la place de port.

Car la place de port, casse-tête du futur propriétaire, représente elle aussi un coût de possession non négligeable.

petits voiliers à l'échouage

Une place au port ou dans le jardin

Justement, le coût de la place de port se détermine en fonction de la surface occupée par votre voilier. Donc plus il est petit…

L’autre avantage de ces petits voiliers est que certains d’entre eux sont transportables.

Et là avec une remorque et un petit bout de terrain, plus de problème de place de port!

Enfin s’ils ne sont pas transportables, il ont généralement un tirant d’eau modéré à faible, voire ils peuvent s’échouer au moins avec des béquilles.

Ces qualités leur permettent de briguer des places de port inaccessibles aux grands voiliers!

Plus de temps pour naviguer

Un petit voilier demande moins de temps pour son entretien

Les propriétaires de voiliers apprennent rapidement qu’ils ne passeront pas tout leur temps de loisir à naviguer.

Non, ils devront aussi en consacrer une part importante à l’entretien.

Plus le bateau sera grand et équipé plus cet entretien sera non seulement coûteux, mais aussi long et complexe.

Imaginez ce que représente l’entretien d’un catamaran de 40 pieds. Vous avez deux moteurs, plusieurs salles de bain et WC, des winchs électriques, des voiles immenses pour le petit temps…

Alors qu’à bord d’un first 210 la question elle est vite répondue 🙂

Bien sûr si vous êtes un amoureux des vieilles coques en bois, vous aurez sans doute besoin d’un peu plus de temps même avec un petit voilier. Mais jamais vous ne serez dépassé physiquement. Et vous n’aurez pas besoin d’un Bac pro en électricité pour vous tirer d’affaire.

Donc, avec un petit voilier, en principe il vous restera plus de temps pour naviguer.

Mais l’utiliserez-vous à cette fin?

La réponse est OUI, encore une fois!

Avec un petit voilier on sort plus souvent.

voilier écume de mer sous spi
photo Flickr – Glemoigne

Sur ce point vous allez devoir me croire sur parole car on trouve peu d’enquêtes à jour.

L’idée est qu’il est beaucoup plus facile, plus simple et rapide d’organiser une sortie avec un petit voilier qu’avec un grand.

  • Plus facile, car vous manœuvrez sans crainte de vous tromper ou de vous faire mal. Envoyer le spi ne vous paraîtra plus si difficile, et les manœuvres de port seront bien moins impressionnantes.
  • Plus simple car vous pouvez sortir en solitaire ou à deux bien plus facilement. Si l’envie vous prend de naviguer, vous n’avez donc pas besoin d’attendre qu’un équipier se libère.
  • Plus rapide car faute d’autonomie et d’espace vous limiterez votre équipement et votre avitaillement à l’essentiel. Un bidon de carburant, un autre d’eau douce, du café, des pâtes et du rhum : voilà vous êtes prêt!

D’ailleurs il est fort probable que vous privilégiez des sorties plus courtes qu’avec un grand voilier, à la journée essentiellement. Une partie de pêche, une régate entre trois bouées ou un pique-nique au mouillage le plus proche, n’est-ce pas votre définition du bonheur?

Le tout sans la moindre culpabilité de ne pas en faire plus. Alors que si vous aviez un bateau hauturier vous ressentiriez peut-être l’obligation de programmer des navigations plus lointaine, histoire d’en amortir le coût ou par amour-propre.

 

L’aventure au bout de la jetée

Voilà un avantage des petits voiliers sur les gros sont on ne parle pas suffisamment.

D’habitude on considère ce fait comme un handicap: les voiliers de petit gabarit mouillent plus vite leurs équipages. Les vagues les malmènent rapidement et lorsque la météo devient mauvaise la vie dans la cabine devient très difficile.

Cela est vrai, mais pour ceux qui aiment la voile sportive, l’aventure et les sensations fortes, ces conditions sont bien plus vite obtenues qu’à bord d’un grand voilier.

photo Vincent Aizier

Avec 10 nœuds de vent seulement, vous glissez sur l’eau avec grâce et légèreté, virevoltant autour des grosses unités qui avancent encore au moteur. L’eau encore lisse ne vous procure aucun inconfort, les conditions sont idéales.

A partir de 15 nœuds de vent, vos imposants voisins s’ébrouent à peine tandis que vous affrontez déjà vos premières vagues!

Au delà de 20 nœuds, vous goûtez aux sensations du large alors que vous n’êtes qu’à 6 milles d’un abri! N’est-ce pas merveilleux?

 

Les joies de l’exploration côtière

Comme nous l’avons vu plus haut, vous n’envisagez pas encore de longue et ennuyeuse traversée. Vous voulez de l’action et des beaux paysages tout de suite!

Qu’à cela ne tienne, votre petit voilier habitable est conçu exactement pour ce programme.

Il vous permettra de remonter d’étroites rivières, de vous cacher dans de petits mouillages peu profonds et bien abrités, là où les grands ne vont jamais à cause de leur tirant d’eau et de la place qu’il leur faut pour manœuvrer et éviter.

En plus si le temps se gâte vraiment, il ne vous coûtera pas bien cher de laisser votre monture dans l’un de ces petits ports et de revenir plus tard la chercher. Le bonheur, je vous dis!

Enfin si vous vous lassez de votre zone de navigation, choisissez un transportable, posez le sur une remorque et filez sur la Baltique ou les grands lacs Italiens. Là encore vous vivrez une expérience hors du commun totalement inaccessible aux grands voiliers.

petis voiliers sur le lac de côme

Et la navigation hauturière?

A l’heure où j’écris Baluchon doit se trouver quelque part entre la Nouvelle-Calédonie et l’île de la Réunion. Son skipper Yann Quenet l’a construit de ses mains: 4m de long pour un tour du monde en solitaire. Qui dit mieux?

Je ne dirai pas qu’ils sont si nombreux, mais depuis que la navigation de plaisance existe il s’est toujours trouvé des skippers pour oser l’aventure à bord de voiliers de très petite taille.

Ma dernière découverte : Matt Rutherford, qui a fait le tour du continent américain en solitaire et sans escale à bord d’un Albin Vega en polyester de 27 pieds hors tout. J’ai bien dit le tour du continent Américain, par le passage du Nord-Ouest et le Cap-Horn.

Alors est-ce encore de la plaisance? Cette fois je m’abstiendrai de répondre. Vous pourrez vous en faire une idée en regardant les premières videos de Hugo Picard, The sailing Frenchman à bord de son Ecume de mer .

Quelque soit votre projet, votre programme de navigation, choisissez bien votre petit voilier habitable. Tous n’ont pas les mêmes capacités marines ni la même charge utile.

Ne négligez pas non plus le coût de leur mise en état qui peut monter vite plus que prévu. Parfois il vaut mieux mettre tout de suite plusieurs milliers d’euros dans un voilier d’occasion qu’en récupérer un gratuitement. Je vous en parle dans cette video.

Et pour terminer je suis très curieuse de savoir en dessous de quelle taille les voiliers habitables vous semblent petits, partagez votre réponse dans les commentaires!


24 Comments

  • Joel Thiesset

    Je navigue depuis maintenant huit ans, à raison d’une semaine par an, avec une asso dont le nom ressàemble à une lettre près à celui d’un archipel au large de Concarneau. Le projet ultime étant une croisière ds les Cyclades, et je me trouve encore un petit peu court. L’autre problème est que je suis à 5 heures de la mer. Après mures réflexions, j’en arrive à la conclusion qu’il faut que je navigue plus souvent afin de mettre en place les bons réflexes. Le projet est donc le suivant : un dériveur (golf du Morbihan, Quiberon, Houat, Hoedic, Belle-ile, Groix, Noirmoutiers voir jusquà Olérons), arrêt le soir dans un port ou sur une plage (béquilles), hauteur sous barrot pour tenir debout pour la cuisine, possibilité de naviguer seul (génois sur enrouleur), d’emmener mes petits enfants, sortie en mer de préférence en dehors des périodes trop mondeuses (suis à la retraite). Bateau dans un port à sec, 4 à 6 sorties par an. Investissement 5000€.
    Donc des vieux bateaux des années 80 : Challenger Horizon (insubmersible) mais un peu court pour la hauteur sous barrot, Gib Sea 68 et Gib Sea 242 en dériveur intégral, Edel 6, 665, 660, 4 et 730 les 2 derniers en dériveur.
    Mais avant de me lancer, ma compagne fait la semaine prochaine une semaine d’initiation, j’attends donc avec un peu d’impatience, son ressenti sur la voile après cette expérience…

  • Bernez

    Bonjour Katell
    Petit ou grand voilier habitable ? Eh bien je voudrais parler de ma propre expérience des petits bateaux. J’ai depuis 4 ans un voilier habitable, plus précisément le plus petit voilier habitable, un maraudeur (de 1983 longueur 4m83)… mais que de plaisir avec ce bateau. J’habite près de Nantes, en Bretagne, et que de ballades sur les îles du Morbihan, l’île Dumet de Loire-Atlantique, et également l’île d’Yeu en Vendée, et une remontée jusqu’à Lesconil en solitaire en 3 jours, sans compte la semaine du Golfe en 2019.
    Souvent c’est effectivement en solitaire, mais également avec ma femme ou mon fils ou les deux ou des copains, comme sur la rivière d’Etel à quatre sur ce petit bateau.
    Cet hiver je viens également d’acquérir un plus gros bateau habitable, un First 32, donc 10 mètres. 32 pieds ça devient grand, mais comme j’ai navigué sur plus gros, ça reste encore petit à mon sens. Cependant ce n’est plus un bateau sur la remorque dans son jardin, c’est une place de port, à sec pour ma part, et donc une bonne anticipation pour les sorties, non plus à la journée mais pour plusieurs jours (port à sec sur la Loire, donc souci des marées et temps pour rejoindre l’océan). Le plaisir est différent, plus rapide, on peut aussi aller plus loin, supporter un peu plus de vent, plus de confort, wc, cuisine, couchettes etc…
    dans quelques jours je repars avec le First32 pour plus de 2 semaines, peut-être une remontée sur Brest. Mais en attendant je vais retourner naviguer avec mon Maraudeur, car avec lui je peux aller jusqu’à la côte, beacher tranquillement, mettre les béquilles et dormir à l’aise, se faufiler très loin dans les petites rivières, alors qu’avec le First32 et son tirant d’eau de 1m80, faut un peut réfléchir où jeter l’ancre !
    Le First 32 ça va me servir pour aller sur l’Angleterre, l’Espagne, et plus tard une grande ballade en Méditerranée ou direction les Antilles.
    J’ai beaucoup hésité à prendre un aussi gros bateau, je pensais au départ a un 8m pour plus tard trouver un bateau plus grand pour du voyage, et j’ai choisi un compromis, un bateau moyen mais qui me servira aussi à voyager dans les années à venir, si la santé me le permet.
    La différence entre ces deux bateaux, c’est aussi l’entretien, le Maraudeur, c’est un moteur hors-bord de 2,3CV, le First32 c’est un inboard qu’il faut hiverner et entretenir. Le Maraudeur c’est un génois tout neuf pour 350€, le First 32 c’est un budget voile un peu plus conséquent. Et tous les éléments de comparaison sont identiques, on passe de 4m83 à 9m90 donc multiplé par 2 mais le budget lui est multiplié par 4 voire 5 ou 6, place de port, entretien, assurance etc… le plaisir de naviguer ne se mesure pas en ces termes, c’est simplement un mode de vie différent. Le Maraudeur c’est une sortie à la journée (dayboat) voire 2 ou 3 jours en mode camping, le First 32 ça devient de la croisière de plusieurs semaines avant de retrouver son chez soi !
    Bernez

  • Jacques

    Bonjour,

    Pourriez-vous me dire si un Jeanneau Tonic 23 de 1984 peut avoir avec les infiltrations sur le pont (patron de fissures) un problème structural majeur svp ?

    Au Québec, nous avons de dur hiver. Donc fonte de neige, et gel-dégel lorsqu’entreposé dehors par des -25 degrés celcius.

    Je pense acheter ce modèle usagé.

    • Katell

      Bonjour Jacques, Si les infiltrations sont localisées, il ne sera pas difficile de les traiter, mais si tout le pont est concerné c’est une autre affaire. Pour vous répondre il faudrait des photos, savoir si le pont est délaminé (il s’affaisse par endroit quand on marche dessus), où si les infiltrations sont limitées aux passages de boulons, câbles et cadènes. Le mieux serait que vous fassiez une visite avec une personne expérimentée. A distance avec si peu d’infos c’est comme de poser un diagnostic à l’aveugle. Sinon c’est un très chouette transportable, très confortable.

  • Benoît

    Bonjour Kattell
    Je suis en train de jeter mon dévolu sur un édel V . Ce sera mon premier habitable ( je sors de la régate spartiate) et pour la petite famille il faut passer à quelques choses offrant un minimum de confort.
    Sur lac leman, je suis sûr que ce petit aura tout d’un grand pour nous faire voir et découvrir à son rythme notre environnement : peut être une nouvelle éloge de la lenteur , mais dans le confort et le budget maîtrisé.
    Il sera aussi mon bateau Ecole perso, pour me permettre dans quelques années de passer sur bien plus grand, avec de l’eau salée et le monde à découvrir

  • Semper Fi

    Bonjour Katell,

    Très bel article qui réchauffe le coeur du possesseur de petit bateau que je suis (Challenger Micro).
    Histoire de partager mon expérience. Je viens de la voile légère (pratique quasi exclusive sur 2 coques). Mon premier habitable fut un Farr 727, bateau de régate, acheté un peu sur un coup de tête car en bon état et pas cher… et presque aussi vite revendu car trop gros pour moi malgré ses modestes 24 pieds. Il avait tous les inconvénients d’un gros (tirant d’eau, grutage, manoeuvres portuaires où je serrais les fesses un max en raison de l’encombrement et des caprices du moteur HB) sans aucun avantage car l’habitabilité et le confort étaient proches de 0. De plus, pas adapté au solo, donc très peu de sorties.
    J’ai depuis trouvé la taille idéale : 5m50… j’aurais préféré un First 18 mais j’ai pris ce que je trouvais car les petits bateaux ne courent pas les ports ici (j’habite outre-mer). Je peux sortir en solo, il manoeuvre dans un mouchoir de poche… et effectivement tout me semble plus facile pour moi qui vient de la voile légère. Surtout, je suis bcp plus à l’aise pour les manoeuvres portuaires et j’hésite donc bcp moins à sortir. Je charge la glacière, une enseinte MP3 pour la musique, et hop parti pour une paire d’heures de navigation.
    Je partage donc entièrement le point de vue de @Bernez concernant son Maraudeur… en revanche, je n’ai aucune motivation à changer de programme de navigation.

    • Patrick

      Bonjour, je partage votre avis. D ailleurs je viens d acheter un Jeanneau brio a retaper un peu. Je viens de créer ma chaîne youtube pour partager la rénovation et ensuite mes navigations. …au programme navigation côtière bretonne et en solo.
      Je suis de Concarneau, le bateau a Riec sur belon , au plaisir de vous croiser sur l’eau d ici une petite année.
      Je profite de ce message pour vous remercier pour vos articles et vidéos.

        • CHERRIER LUDOVIC

          Il ne faut pas oublier Alessandro Di Benedetto qui en 2009/2010 à fait le tour du monde sans escale et sans assistance sur un voilier de 6,5m. Ce voilier est encore en train de pourrir au fond d’un chantier naval de grands catamaran de luxe à port Olona.

  • Claude

    Bonjour,

    Je suis depuis plus d’un an ton blog et tes tuto et j’ai suivi ton achat et la remise en condition d’un petit bateau.

    Pour nous la mer est un partage avec famille, il nous faut donc un grand habitable (qui a dit comping-car ?).

    Je fais partie d’un asso, Mer Amitié, qui est basée au Havre et qui a 2 Grands bateaux 37 pieds (Dufour 375) et 44 pieds (Sun Odyssey 44i).
    Pour moi, un bateau doit être synonyme de sécurité, et de confort et pas d’aventure : en Novembre nous avons plus 35/40 Nds autour de Toulon avec le Sun Odyssey sans problème, je ne l’aurais pas aussi senti avec un plus petit bateau…

    Oui des bateaux comme ceux-là coutent chers et demandent du temps d’entretien, mais une asso comme la nôtre peut être un bon moyen de le compenser.
    De plus la dynamique de groupe permet d’aller plus loin, cet été Le 37’ sera aux Pays-Bas après être allé en Bretagne Nord, un équipage monte le bateau, 2 se relaient à Amsterdam et 2 le ramène…
    Le 44’ prépare même un tour de l’Atlantique avec un relais d’une dizaine d’équipages.

    Au total le coût reste plus élevé qu’un petit bateau mais permet d’ouvrir de grands champs pour un budget tout à fait raisonnable.

    Quel est l’horizon que l’on souhaite aller chercher avec ce bateau ?

    A moins de sortir toutes les semaines ou plusieurs mois, est-il nécessaire d’être propriétaire de son bateau ?

  • Nigou

    Bonjour,
    je viens de retrouver le livre de Jean Merrien  » les navigateurs solitaires » que je désesperais d’avoir perdu et il retrace la plupart des navigateurs solitaires qui se sont lancés depuis 1849 ( !!!!!), la taille des bateaux oscillent entre 3,66 et une douzaine de mètres à part quelques exceptions plus récentes (Tabarly, Chichester, … donc des plus récentes un peu datées neanmoins mais qui restent des « must » dans l’histoire de la voile). Quel courage et quelles navigations sans les instruments et le matériel d’aujourd’hui, Les plus connus, Bardiaux, Vito Dumas (itinéraire repris récemment) Auboiroux, Slocum évidemment et des cohortes d’inconnus qui sont partis sur de petites unités. Bravo à eux et braco aux petits bateaux simples et économes, j’oserai dire écologique. merci pour votre envoi. Philippe.

  • Tad

    Salut Katell!

    Tout à fait d’accord avec toi sur l’ensemble de tes considérations. J’ai moi-même un « petit » voilier, un Seacracker 33 (7,32 mètres à la flotaison), dessiné par feu Ericus Gerhardus Van de Stadt vers la moitié des années 60 du siècle dernier et construit en polyester en Angleterre en 1972… Acheté d’occasion à Paimpol en 2018, je l’ai convoyé en compagnie de Muriel, ma compagne, depuis Paimpol jusqu’a l’île de Majorque où je travaille actuellement (skipper à plein temps sur une Riva 68 EGO) tout en le préparant petit à petit pour ma retraite dans deux ans, car cet habitable sera ma maison autour de la planète… (Avec plus de 400.000 miles nautiques navigués, je n’ai jamais complété un tour du monde et n’ai jamais traversé l’océan Indien, deux choses qui me manquent à faire dans cette vie, manque auquel je pense porter remède à bord de mon « petit » bateau…)

    Au plaisir de te lire à nouveau!

    Tad.

  • Alain

    Bonjour Katell
    Votre article et les réponses souhaitées ne peuvent,à mon sens, se dissocier de plusieurs éléments conjoncturels.
    Primo, l’inflation immobilière grève lourdement les probables candidats jeunes et moins jeunes à la propriété, les situations sociales nécessitant de plus en plus des aides intergénérationnelles.
    Secondo les individus toutes classes sociales confondues recherchent de plus en plus de confort et de modernité ,l’ image important plus que le réel.
    Bien sûr les passionné(e)s n’ont pas disparus mais la réalité laisse poindre une baisse significative de ces petits modèles de voiliers, au détriment d’unité plus grande, confortable et connectée. Une vie de marin pouvant se vivre au port sans jamais appareillé.
    Un monde de gens modestes se contentant de joies simples acceptant leurs conditions va disparaître.
    Aujourd’hui société de location, co navigation, location entre particuliers nous permet d’accéder à du confort et de la sécurité, notamment pour les retraités. Pour moi la bonne taille se situe entre 9 et 10 m et comme locataire ce que je fait chaque année.e n’achèterai pas un petit bateau car y passer des vacances dessus me semble trop petit pour moi et mon équipiere.Mais chacun fait en fonction de son ressenti, il est dommage de se rabattre sur des petits voiliers pour des raisons financières. Perso j’ai abandonné l’idée d’en acheter un.
    Je comprends votre passion et la joie intérieure d’être sur l’eau et de fouler un ponton

  • Kris

    Bonjour Katell,

    Merci pour tous vos très bons articles, inspirants et motivants.

    Je suis adepte du tout petit croiseur, à la journée voir plus.

    Je tente, avec ce qui suit, d’expliquer pourquoi à peine plus gros n’a pas été l’idéal pour moi, je flirt ici entre la croisière côtière et le Trek nautique.

    Je vis en Suisse, et suis passé il y a longtemps, par la planche à voile puis le 470.

    Reprenant la voile il y a 8 ans, je cherchais un mini croiseur côtier, dériveur intégral avec dérive pivotante fonte, sur remorque de route afin d’aller naviguer partout à petit budget.

    Ne trouvant pas de voilier d’occasion abordable dans la « classe Micro » que je pensais idéale, je me suis rabattu sur un Tabasco, petit dériveur intégral de 450 kg 5,20m sur 2,00 m, avec un tirant d’eau de 22cm à 1m09, dérive profilée de 110 kg, 15M2 de voilure. Le cockpit du Tabasco est très grand pour ce type de bateau et c’est un plaisir de naviguer, même à 4, le rase cailloux et possible avec sa dérive pivotante en fonte. Mais hélas la cabine est vraiment petite, Même pour deux personnes, et sa longueur de coque le limite à 7 nœuds.

    Puis j’ai enfin trouvé un « Classe Micro » abordable, un Challenger Micro, dériveur intégral de 560 kg 5,50 m sur 2m35 avec un tirant d’eau de 30 cm à 1m19, dérive pivotante en fonte profilée gainée de polyester, de 150 kg. 17 M2 de voilure.

    Super ce Challenger Micro pour la cabine 4 place ! En fait presque confortable à 2. Mais mince ! Le cockpit est minuscule ! Ah, le beurre et l’argent du beurre, pas possible …

    C’est là que j’ai réalisé que la dimension idéale peut ne tenir qu’a un fil. Dans mon cas 110 kg pour le bateau et 8 cm de tirant d’eau en plus ont été déterminants.

    Les 560 kg du Challenger Micro allaient m’obliger à changer de remorque. Mais le plus embêtant par rapport au Tabasco c’était les 30 cm de tirant d’eau qui ne permanentais plus, à l’échouage, de sortir, et surtout de monter sur le bateau facilement, le très bon site «Nautical Trek» explique parfaitement les limites des plus de 400 Kg et 25 cm de tirant d’eau. https://nauticaltrek.com/petit-manuel-trekking-nautique/choix-du-bateau/

    Deux ans de réflexions autour de mon Challenger Micro, échoué dans l’herbe du jardin, m’ont amené à cette conclusion ; certes il sera plus plus rapide quant il y a du vent, il est plus habitable, mais le cockpit est minuscule et l’enjamber pour monter à bord comme sur le Tabasco est impossible, la dérive pivotante gainée de polyester est plus fragile pour le rase caillou. J’évite donc la case achat d’une nouvelle remorque et me sépare du MicroChallenger.

    Mon premier achat était, pour moi, le bon. Le Tabasco amélioré et renforcé au fil des années, bien équipé pour aller en solitaire, est toujours là sur sa remorque de 750 kg, il se met à l’eau en 3/4 heures. Jusqu’à force 4 -5 il va étonnamment vite, même a coté de plus grands croiseurs. La barre est douce, mais que demande le peuple ! J’hésite même à lui installer des ballasts pour aller en solitaire.

    Je suis tombé, depuis, sur un autre témoignage ou un navigateur a vendu son Microchallenger pour acheter un Tabasco.

    J’ai amené le Tabasco en Bretagne , Ria d’Etel, Blavet. Baie de Douarnenez. On voulait Houat et Hœdic , mais les courants et les vents du jour nous on fait choisir Groix, quatre à bord avec force 4-5, même pas mouillé grâce à l’amplitude des vagues. Sur le lac ça mouillerait déja.

    Après ce confinement et les complications aux frontières, j’espère le golfe du Morbihan, la baie de Quiberon, les Glénant, peut être même Ouessant, Chausey, à voir ce qui respecte les 6 milles d’un abris.

    Bref ! Le hasard a bien fait les choses et je suis quasi totalement satisfait de mon Tabasco qui remonte bien au vent, 5m20 et 450 kg semblent un bon compromis pour être suffisamment marin et léger (j’ai essayé un fox-trot 5m,20 320 kg qui l’était beaucoup moins ) Reste un regret ; Le Tabasco ne plane pas et sa longueur de flottaison le bride à 7 nœud … Je n’ai dormi que deux fois dans sa cabine et, honte à moi, c’était dans le jardin sur la remorque, et une mini sieste échoué au bord du lac de Joux. Je ne pourrais donc en parler qu’après l’avoir fait à l’échouage en Bretagne. je sais par les récits sur des blogs interessant, nombreux sur le Tabasco, qu’il est très désagréable au mouillage se faisant trop ballotter par la houle. http://voilier.tabasco.free.fr/ https://www.facebook.com/LesCramesduTabasco/

    Il y a peu de petit croiseurs moderne proche du cahier des charges du Tabasco, mais ils sont plus beau et probablement un peut plus habitable, je vois le Saillart 17 ou l’Ikone J, et il est possible que ces derniers planent …

    Je pense que les bateau de la «Classe Micro» de 560 Kg peuvent rester un bon choix, même s’ils sont un peut moins échouables, et gaffe à la casse pour ceux à dérives sabre. Ils sont , pour la plupart, capable de planer, et certain facile à mettre à l’eau. Mais je me demande si, quitte à choisir un transportable plus gros, un dériveur de 6m ou 6m50 ne serait pas encore un meilleur choix.

    Voilà pour mon expérience d’un tout petit habitable, bon habitable c’est très vite dit 🙂

    Bonne continuation à vous Katell !

  • TATIS

    Bonsoir
    Je suis assez en phase avec toute votre analyse concernant les petits croiseurs
    Après un first 211 (Excellent bateau) j’ai opté pour un SUN 2500 qui présente l’avantage d’avoir une hauteur sous barrot un peu plus importante et un confort un peu amélioré.
    Néanmoins je suis toujours un peu handicapé n’ayant pas encore pris la décision de naviguer seul.
    J’ai choisi ce type de bateau car il permet d’une part d’aller un peu partout et d’autre part les efforts physiques restent à la portée d’un homme seul.

    J’espère bientôt franchir le pas du solitaire maintenant que j’ai plus de temps et que mon attrait est surtout de parcourir les côtes plutôt que de m’en éloigner.
    Merci pour vos conseils toujours précieux.

  • Sylvie Ouellette

    Comme quoi tout est relatif: je possède un Mirage 30, et j’ai des amis qui ont un Mirage 27 (oui, à peine un mètre de différence en longueur, 30 cm au maître bau et quelque cm de plus sous barrot!). Cependant, chaque fois qu’ils viennent sur mon bateau ils sont sans cesse épatés de voir combien le mien est plus spacieux…

  • Gouëllain

    Propriétaire d’une sunway 21 en mode dériveur qui peut se glisser partout, maneuvrable à la godille et avec un couchage exceptionnel pourvu que l’on fasse moins 1,8 m (en rejoignant les 2 couchettes,c’est prévu de base), je suis passé à l’océanis 311. Certes l’Océanis en plus confort par force 5 mais mon sunway m’a permis des escapades géniales entre Hoedic, Belle Ile et Quiberon. Et ce pour un budget minimal.

    • Katell

      Je crois qu’on peut vivre oui des aventures inédites avec de tous petits voiliers. Même si au bout d’un moment on aspire à plus de confort. Chaque taille de voilier a son programme!

  • Isabelle

    Bonjour Katell,

    Je découvre ce blog et me reconnais complétement dans cet article sur les petits croiseurs.

    Comme beaucoup, je viens de la voile légère. Après quelques sorties et cours sur habitables sportifs, j’ai rapidement sauté le pas en achetant un vieil Edel 600. Ce n’était pas mon choix initial, mais je n’ai aucun regret : bateau simple et solide, bon marcheur si bien réglé… et ce look vintage avec ce roof ouvrant façon CamperVan VW, j’adore ! Des voiles neuves pour la performance et le tour est joué.

    Ce p’tit voilier correspond parfaitement à mon programme du moment, à savoir : m’aguerrir à la voile en solo (sortie à la journée, navigation côtière un brin sportive, éventuellement une nuit à bord). C’est mon 1er voilier, il laissera la place d’ici quelques années (retraite) à un voilier un peu plus grand pour plus de confort et de sécurité.

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