Apprendre à naviguer

10 raisons pour lesquelles votre femme n’aime pas le bateau


Naviguer en couple est le rêve de nombreux plaisanciers. Malheureusement il semble que ce ne soit pas toujours partagé, loin de là. Beaucoup d’hommes se désolent que leur femme n’aime pas le bateau.

De fait la voile, et le monde maritime en général, reste un milieu très masculin, même s’il est beaucoup moins machiste qu’il ne l’était il y a encore 20 ans. J’en veux pour exemple cette édition du Télégramme Tresco Trophée que j’ai courue avec un équipage féminin en 2014. Sur une centaine de voiliers inscrits, j’étais la seule femme skipper, et nous étions le seul équipage féminin. Pour autant personne ne s’est moqué de nous, sauf peut-être quand j’ai oublié une de mes équipière à Tresco 🙂 Mais ceci est une autre histoire.

En réalité je crois que beaucoup d’hommes et de femmes apprécient la mixité sur les bateaux. Mais quelles sont donc les raisons qui retiennent certaines femmes de naviguer avec leur conjoint? Vraiment, elles n’aiment pas la voile? A moins que…

trois femmes sur un bateau
Sauras-tu me retrouver? Je suis cachée derrière la bouteille de rhum 🙂

Cela fait longtemps que j’ai envie de donner mon avis sur ce point, car derrière ce constat désespéré: « ma femme n’aime pas le bateau », peut se cacher une autre réalité comme « ma femme n’aime pas Mon bateau » et/ou « Ma femme n’aime pas naviguer AVEC moi ».

Je vais donc vous détailler les principales raisons qui selon mon expérience et celle de mes copines peuvent amener n’importe quelle femme la mieux intentionnée à renoncer à partager votre passion.

Mais comme je suis là pour vous aider, je vais essayer de trouver une solution à chacun de ces problèmes 😉

Dernier point; pour des raisons de facilité je l’avoue, j’ai pris le parti de considérer que la difficulté venait du refus d’une femme de naviguer avec son mari/compagnon/petit ami etc. Cependant vous pouvez très bien décliner ces situations dans toutes les variations de la vie conjugale ou inverser la situation.

1. Elle n’aime pas la voile, point.

Elle n’apprécie ni le vent, ni le froid, ni la pluie, ni l’inconfort de la gîte. Elle déteste les longs bords interminables et l’impossibilité de brancher son sèche-cheveux au mouillage. Même la présence des dauphins ne la fait pas changer d’avis: globalement elle s’ennuie, la lenteur et l’ascétisme ne la font pas rêver.

femme sur un bateau de croisière

Solution: Louez un catamaran de 16 mètres en Grèce, en lui permettant d’inviter sa meilleure amie et naviguez exclusivement la nuit quand elles dorment. Là, elle va craquer, non?

2. Elle a le mal de mer

Et ça ne lui passe pas. Impossible de s’amariner. A moins de dormir pendant toute la balade, elle ne peut pas parcourir plus de 3 milles sans sortir le seau. Question de psychologie ou trouble de l’oreille interne? Le second cas est malheureusement sans solution.

Solution: Vous ne pourrez pas naviguer ensemble, mais peut-être appréciera t-elle de vous rejoindre à l’escale? Pour ce qui relèverait de la psychologie, référez-vous aux raisons suivantes.

3. Elle a peur

Comme votre femme ne maîtrise pas le voilier, ou qu’elle ne parvient pas à lire les éléments (direction du vent, présence du courant, position du bateau relativement à la côte etc.), il se peut que votre compagne éprouve une certaine angoisse. Elle est alors obligée de s’en remettre à vos compétences, mais êtes-vous réellement rassurant en mer?

Si vous regardez mon parcours nautique, vous lirez que quand j’ai commencé à naviguer j’avais peur. Ensuite c’est l’angoisse qui a pris le relais. J’avais toujours une boule au ventre avant de prendre la mer, ou avant d’exécuter une manœuvre de port. Pourtant mes équipiers se sentaient en pleine confiance avec moi. Pourquoi donc? Et bien, ils disaient tous que je restais calme et lucide en toute circonstances.

Solution 1: Soyez toujours calme et ne vous énervez JAMAIS sur votre équipière

Solution 2: Une excellente parade à son angoisse, si votre femme le souhaite, serait qu’elle se forme. Mais pas n’importe comment.

Je vous arrête tout de suite: initier soi-même sa moitié à la navigation est une entreprise délicate. Tous les couples ne le supportent pas car cela induit une forte dissymétrie source de conflits et condamne souvent l’équipière (ou l’équipier) à le rester. Or, passé un certain niveau, le seul moyen de progresser est bien de prendre la responsabilité d’une sortie, c’est-à-dire de skipper un voilier.

Un ou plusieurs stages en école de voile peuvent donc améliorer considérablement la situation. L’idéal étant de commencer par la voile légère, j’y reviendrai dans un prochain article.

Solution 3: Si votre compagne ne souhaite pas se former, c’est vous qui devrez vous perfectionner jusqu’à ce que vous soyez suffisamment sûr de vous pour ne plus transmettre d’inquiétude.

Autre solution: Achetez vous la collection des dessins de Mike Peyton dédiés à la voile 😉

ma femme n'aime pas le bateau

4. Vous êtes agressif et impatient

Nous avons tous en tête ces arrivées de port loufoques où monsieur, derrière sa barre à roue, arrête son bateau trop loin du ponton et enguirlande copieusement son équipière, laquelle juchée dans le balcon avant, brandit inutilement une gaffe télescopique à bout de bras. Soyez sûr que ces femmes-là détestent naviguer avec leur mari!

Solution: Ne dramatisez pas chaque manœuvre, en prédisant une catastrophe ou en criant sur votre équipage si celle-ci n’est pas exécutée exactement selon vos consignes. Cela fait inutilement monter la tension, transformant la plus petite promenade en odyssée infernale.

 

5. « Elle est tannée de se faire mansplainer »

Il s’agit du commentaire d’une navigatrice possiblement d’origine québécoise. Je l’ai trouvé plutôt pertinent, et dans un soucis de clarté je cite la définition de Wikipédia:

« Le mansplaining est un concept popularisé par les féministes américaines dans les années 2010 qui désigne une situation où un homme (en anglais « man ») expliquerait (en anglais « explain ») à une femme quelque chose qu’elle sait déjà, sur un ton généralement paternaliste ou condescendant »

Certains marins éprouvent effectivement le besoin de faire valoir ostensiblement leur savoir nautique auprès de la gente féminine, et ceci à des fins qui me restent passablement obscures.

Solution: attendez qu’elle vous demande une explication pour la lui donner.

 

6. Les winchs sont trop petits ou le bateau est trop grand

femme se musclant pour faire du bateau
pour que votre femme aime le bateau, ne l’obligez pas à ça!

Encore une histoire vécue. Lorsque mon compagnon a fait l’acquisition du voilier avec lequel nous devions partir autour du monde, j’ai lourdement insisté pour qu’il change les winchs. Ben oui, même lui pourtant hyper baraqué avait du mal à border le génois en début de saison!

De manière générale, il est difficile de débuter sur un grand voilier. Les forces en jeu sont plus importantes, les conséquences des erreurs plus impressionnantes.

Or la majorité des femmes n’ont pas une force physique comparable à celle d’un homme de même taille, faut-il le rappeler. De plus nous ne sommes pas habituées à compter sur nos muscles pour maîtriser notre environnement. En général quand l’armoire est trop lourde à descendre, nous faisons appel à un homme.

Donc, en phase d’initiation, un bateau qui s’arrête à la force des bras au ponton est un meilleur choix qu’un croiseur de 8 tonnes. Ceci est valable pour tout un chacun, remarquez.

Ensuite, se trouver dans l’incapacité de dominer physiquement son bateau est dangereux. Il est essentiel de pouvoir border les voiles ou remonter une ancre sans risquer un arrêt cardiaque à tout bout de champ.

Solution: évitez les winchs de Muscadet sur un 41 pieds.

 

7. Le bateau est mal entretenu

Une femme ne montera jamais sur un bateau si mal entretenu!

L’anti-dérapant glisse et les voiles se déchirent. Les batteries se déchargent tout le temps, le moteur cale et les fonds sont crasseux. Quand à chaque virement de bord on se demande ce qui va casser, le plaisir devient très relatif. Une femme n’appréciera pas de vous suivre sur un bateau qui dégage une odeur de renfermé et/ou de gas-oil. Non, un bateau ça ne sent pas forcément l’humidité. On peut aérer les cabines et nettoyer les fonds régulièrement. Même les housses des coussins se lavent. Soignez aussi l’étanchéité du pont: panneaux de pont, pieds de chandelier, cadènes, rail de fargue… la pluie et l’eau de mer sur les duvets et dans les équipets au bout d’un moment, ça lasse.

Solution: Maintenir un voilier en bon état demande du temps ou de l’argent, le mieux étant d’avoir les deux. Si ce n’est pas le cas, la location peut vous simplifier la vie.

 

8. Elle est aussi ou plus compétente que vous et ça vous met en difficulté

Le cas n’est pas si fréquent, mais ça peut arriver… Vous étiez habituer à régner sans contestation sur votre yacht et voilà que vous rencontrez une navigatrice expérimentée. Quand j’ai posé la question des 10 raisons sur Facebook à un groupe de navigatrices, certaines m’ont répondu que le coskippage n’était pas de tout repos avec leur conjoint. Un rapport de force s’installe et chacun veut imposer une solution différente.

Pour ma part j’ai connu toutes les configurations, celles ou j’étais moins qualifiée, autant ou plus. Le plaisir est incontestablement plus grand quand chacun sait naviguer suffisamment pour prendre des décisions sans réveiller l’autre. Mais cela est vrai uniquement si ces compétences sont reconnues de part et d’autre.

Dans le cas contraire cela signifie  que vous n’arrivez pas à vous faire mutuellement confiance. Ou que vous avez un besoin inaltérable de dominer. A vous de vous interroger, si du moins vous souhaitez continuer à naviguer ensemble.

Solution: Faites une thérapie de couple 🙂

 

9. Vous n’avez pas les mêmes exigences de confort

Peut-être êtes-vous un aventurier? De ceux qui dorment dans les spis et se passent de douche chaude pendant une semaine sans difficulté? Mon compagnon est de ceux-là. Il peut vivre plusieurs jours dans les coques vides de son trimaran de course. Il n’est pas concerné par les 9 autres raisons, mais peut-être par celle-ci… Personnellement au-delà de 3-4h de run à 17 nœuds de moyenne je commence à fatiguer. Quand on arrive au port j’ai parfois tellement mal au dos que je suis pliée en deux comme une vieille dame. Ce qui ne m’a pas empêchée de partir avec lui pour un raid de quelques jours vers les Glénans depuis Brest. Quand on aime… Mais bon, j’aime bien aussi avoir des toilettes à bord et une bannette confortable pour me reposer.

Sans tomber dans ces extrêmes, en bateau chaque femme à ses exigences de confort . Certaines ne voient pas d’objection à se passer de WC, d’autres ne conçoivent pas d’escales en dehors des marinas. Et encore faut-il que les sanitaires soient bien équipés. Tout cela coûte un peu plus cher, mais ne soyez pas trop radins sur ce point. Une de mes amies garde le souvenir dégoûté de matelas de service de soins palliatifs que son ex avait recyclés pour son voilier… Et il s’étonnait encore que sa femme n’aime pas le bateau!

Solution: Un bateau qui sent bon, des coussins en bon état, des toilettes fonctionnelles, de bons petits plats à réchauffer et un peu de musique… Avec en prime un éclairage tamisé dans le carré la nuit, vous la ferez fondre!

 

10. Vous ne la laissez pas manœuvrer

Parce qu’elle n’est pas aussi rapide que vous, parce qu’elle risque de se tromper ou de se blesser, elle est cantonnée à jouer les sirènes dans le cockpit. Si elle trouve que tout est très bien comme cela, pourquoi pas?

Or bien des femmes n’osent pas prendre d’initiative sur un bateau sans y être invitées. On leur a tellement dit que les hommes manœuvraient mieux les voitures qu’elles croient que pour les bateaux c’est pareil. Alors forcément, au bout d’un moment elles s’ennuient.

Dans d’autres cas elles sont frustrées parce qu’elles aussi elles aimeraient bien jouer, mais vous ne leur en laissez pas la possibilité.

Solution: Encouragez les à manœuvrer et à barrer. Expliquez tranquillement, prenez tout le temps nécessaire sans agir à leur place.

Voilà donc dans le désordre les 10 raisons majeures pour lesquelles certaines femmes n’aiment pas le bateau

Je ne sais pas si vous vous y reconnaîtrez. Mais je veux bien parier que ça vous rappelle quelqu’un. Je me trompe?

Sinon vous avez le droit de trouver cet article un peu caricatural ou trop féministe. Prenez-le plutôt comme les confidences d’une navigatrice qui a des copines qui aiment naviguer (et aussi la salade de fruit arrosée de rhum). Ça peut toujours servir, sait-on jamais ☺

 

 

 


39 Comments

  • Chantal

    Excellent.! Je me suis bien marée en lisant votre article. Je me suis retrouvée à 200/100 pendant mes 4 années de navigation avec mon mari marin à l’autre bout du monde qui s’est terminé par un divorce quand j’ai commencé à dire « non stop ».

    • Suzanne

      Très pertinent. Avec mon mari nous avons commencé sur dériveur puis un 20 pieds et maintenant un 35 pieds, sans compter les voiliers loués avec les amis. Cet été je suis arrivée à saturation et dans 60% de votre analyse Je retrouve une situation que j’ai vécue. Les hommes qui souhaitent (continuer de) naviguer avec leur compagne pourraient s’en inspirer afin de faire évoluer leur comportement.

  • Lanier Dora

    Oui excellent et très juste. Mais pour moi, il manque une raison et elle est prépondérante : c’est le manque d’autonomie et d’indépendance à bord. Chaque petit événement (descendre à terre, gonfler l’annexe, choisir la route, la voile adéquate au vent, la gîte acceptable, le mouillage où déjeuner, etc…) tout est sujet à négociation et partenariat. Cela va un moment, mais me frustre très vite…et mon désir de décider pour moi-même prend vite le dessus !!!

  • Philippe Lagarrigue

    Bonjour, excellente description, je suis un homme mais j’approuve à 100% et d’ailleurs, je pense et dis toujours que l’humanité va mal car ce sont presque exclusivement les hommes qui ont gouvernés et c’est d’ailleurs encore le cas mais j’ai l’impression que c’est en train de changer, cela prendra encore beaucoup de temps mais ça commence heureusement à prendre une meilleure tournure.
    Bon vent et belle mer aux navigatrices
    Philippe

  • Bob Weyn

    Bonjour,
    Tout est dit et bien résumé,
    Sept voiliers et un divorce, le septième était de trop !
    J’ai tout vendu car je pensais ne pouvoir naviguer sans Elle,
    Je pense que vous avez raison, seul quelques femmes d’exception son faite pour la mer !
    Mais c’est dur de resté à terre quand on a goutté à cette liberté, je me verrais bien passer l’été prochain en Grèce, avec mon chien, si il est d’accord bien sur,
    Bien à vous,
    Bob,

  • Marie Blanche Carlotti

    Après un tour du monde de 7 ans par le cap Horn et les canaux de Patagonie qui était le rêve d’enfant de mon amoureux et que nous avons réalisé après son départ en retraite je pense que ce que vous décrivez est plus vrai pour de courtes navigations du type quelques semaines d’été. Quand on part pour un long projet les rôles de chacun sont peut être plus «  négociés » . D’accord j’avais le mal de mer au départ et je l’ai toujours mais avec de bon patchs on relativise et puis sur 7 ans il n’y a eu à peu près que 7 % du temps vraiment en pleine mer. Et quelques années plus tard on ne garde que les souvenirs merveilleux. Amitiés marines.
    Marie Blanche

  • Gwen

    Je suis entièrement d’accord , nous les mâles sommes arrogants et impatients et peu arrangeant…. sauf que par amour j’ai renoncé au looping plan le rouge pour le confortable léopard 40 et je suis de plus en plus calme du coup ça fonctionne … courage les gars la femme reste l’avenir de l’homme….acceptons nos différences… péage

    • VIOT

      Dommage d’avoir renoncé à un Looping…
      Léger, rapide, nécessitant moins d’efforts et de toile, et,
      pouvant recevoir les mêmes éléments de confort d’un Leopard…

      • Katell

        Merci de cette précision. Je comprends que ce sont deux beaux catamarans de croisière, plutôt confortables. Il devait y avoir une raison pour que la femme de Gwen émette des réserves.

  • Laure

    Article bienveillant mais à la solution proposée au N°1 (« elle n’aime pas la voile, point »), je propose (après avoir essayé l’activité) : quitter son partenaire pour partager sa propre passion avec quelqu’un qui la vit déjà (euphorisant!). Solution radicale mais très efficace pour être heureuse (même si pas malheureuse avant).

  • Philippe Lagarrigue

    Bonjour Katell, c’est notre cas ma femme et moi, nous nous aimons bcp mais elle ne souhaite pas partir avec moi pour la grande aventure et n’accepte pas non plus que je veuille réaliser mon rêve et donc me reproche de vouloir l’abandonner. 🙁

  • Paul

    Certaines femmes sont aussi devenues allergiques à toute forme d’autorité, rejetée en tant que vestige du détestable patriarcat. Ceci ne facilite pas la tâche du skipper qui doit bien assumer la responsabilité de ses décisions. C’est vrai avec certains équipiers aussi, d’ailleurs. Or un(e) équipier(e) qui ne respecte pas la fonction du skipper (et donc son « autorité ») est… problématique.
    Votre article est très intéressant par ailleurs.

    • Katell

      Vous avez complètement raison. Il n’est pas toujours évident de skipper un équipage. Certaines personnes refusent de se laisser diriger, il faut pas mal de psychologie pour éviter de gâcher la croisière par ce genre de conflits. Pour bien vous répondre il faudra que je consacre au moins un article à cette question.

  • laurent

    Je n’aime pas barrer, sauf dans le vent fort et mer idoine. Je n’aime surtout pas faire les manœuvres de ports, ni piloter au moteur dans les molles. J’aime bien régler les voiles, faire la navigation, et toutes les manœuvres physique comme wincher ou prendre la pendille. Du coup parfaitement complémentaire de Madame qui porte le teeshirt « Capitaine », alors que je suis  » Chef de bord » car plus diplômé (elle a juste le permis Côtier) 🙂

  • Mr Pierre Liberas

    Excellent, mais c’est également valable pour tous les équipiers à bord

    Je vais adresser votre page à mes élèves qui passent le 200 ou le 500

    Bonne fin d’année

  • Lordonné Mathilde

    Quel dommage que cet article soit au féminin ! Je possède un voilier et malheureusment quand j’ai fait découvrir la voile à mon conjoint montagnard, ca n’a pas été sa plus belle découverte ! L’article pourrait tout aussi bien s’appeler 10 raisons pour lesquelles votre conjoint.e (ou votre homme) n’aime pas le bateau 😉
    Je découvre le site et je dévore les articles avec plaisir depuis ce matin, merci !

  • Aladin

    Il y a 40 ans, quand j’ai proposé à ma femme de vivre sur un voilier, le regard d’horreur qu’elle m’a lancé m’a fait fuir jusqu’au premier bistrot.
    Aujourd’hui, nous cherchons à financer un bateau pour y vivre et faire du charter, à condition qu’il soit équipé de :
    – un four micro-ondes
    – un lave-linge
    – un lave-vaisselle
    et je rajoute :
    des ballasts pour diminuer la gîte et le tirant d’eau, pas question de la mettre au rappel dans les embruns.
    moyennant ça, elle est d’accord mais vu la taille de l’unité, ça représente un budjet qui dépasse nos capacités actuelles.
    L’idée d’accueillir des gens à bord la séduit pourtant.

    • Katell

      Dans ce genre de négociation, il faut que chacun fasse un pas vers l’autre. Si vous acceptiez de vous occuper du linge et de la vaisselle plutôt que votre épouse, et donc de faire tout ceci vous-même à la main, vous économiseriez au moins 2 mètres!

  • Valérie

    Merci Katell pour cet article… et pour tous les autres !

    Et bien il n’y a pas que les hommes qui ne sont pas très pédagogues à bord : je reconnais n’avoir pas été douée en la matière, quand mon mari montagnard a accepté de me suivre sur mon voilier, pour quelques virées en mer. Clairement, je venais d’acheter mon bateau et n’étais pas très sûre de moi dans le rôle de skipper, comptant peut-être un peu sur lui qui ne savait, en fait, absolument rien faire. Je lui en ai voulu, je crois, de faire des trucs de travers, lui faisant un peu trop remarquer mon stress et son incompétence… Nulle, la fille !

    Et dire que j’avais auparavant reproché ce genre d’attitude à pas mal de skippers hommes qui reprochaient à leur femme de ne pas sauter sur un catway pour récupérer un bateau… après une manoeuvre qu’ils avaient eux-mêmes ratée !!! Honnêtement, je n’ai pas fait mieux.

    Tout ça pour un petit témoignage en forme de mea culpa, je ne recommencerai pas 🙂

    Bonnes nav à tous !

    • Katell

      Super témoignage! Merci Valérie. Je n’ai encore jamais entendu un homme se remettre en question ainsi, pourtant… A vous chers lecteurs de me faire mentir 😉

  • Gilles

    Bonjour,
    j’ai un parcours atypique et une forte expérience. Mon épouse n’en a aucune. Alors je la laisse faire et je la guide simplement en lui donnant une liste de choix possibles. Pour mes cinquante ans alors que j’étais redevenu terrien (maison jardin rosiers travail voiture…) elle m’a offert une journée de location sur un voilier. Le matin j’ai fait un rond dans l’eau avec de la famille néophyte à bord sans prendre de risque et puis l’après midi nous avons remis cela malgré un vent plus établi. je l’ai laissé barrer tout du long sauf la manoeuvre de port qui finalement s’est faite à deux. Quelques mois plus tard nous achetons un voilier (enfin!). Elle l’aime bien l’apéritif (plus que moi), elle adore faire des plats avec trois fois rien (sens du défi) et je m’occupe de la maintenance du navire.
    le choix des destinations se fait à deux mais le confort n’est pas discutable: coussins neufs, WC impécable, cuisine propre, un groupe froid, chauffage, un intérieur zen avec bougies et encens… Des sorties courtes où il y a des choses à voir et pas que de l’eau! Ils sont loins mes convoyages en solitaire (rires).
    C’est la première à vouloir sortir même si le temps fraichit. Je vais essayer de lui apprendre la météo et les supports informatiques. En fait je l’admire.
    Messieurs un conseil, donnez leur la barre et le cap qu’elles souhaitent, vous en pleurerez de joie.
    Bon vent.

    • Katell

      Gilles, j’adore votre témoignage, effectivement un homme qui traite sa femme comme une égale, sait l’encourager n’aura pas de difficulté à sillonner les mers en couple. (Bon sauf si sa compagne n’aime pas du tout l’eau, comme beaucoup de gens, indépendamment de leur genre.)

  • Ivan

    Merci pour tous vos articles et tutos sur youtube, c’est très riche, claire et sensé.

    Je navigue depuis 50 ans, et suis marié depuis 35 ans. Mon épouse se trouve dans le point 3 : la peur.
    Elle aime la navigation et particulièrement le fait de bouger de port en port, et les quarts de nuit :), mais elle n’a pas confiance en elle et sa peur est qu’il m’arrive quelque chose en navigation.
    Nous avons donc loué et fait du cabotage, avec des petites étapes, pour garder le plaisir.
    A bord, je ne trouve pas qu’une navigation soit réussie si il n’y a que le skipper à s’amuser.
    Je m’efforce donc de faire participer les autres (barrer, régler), surtout s’ils ne naviguent pas souvent. Je déteste l’image bien connue (mentionnée ci-dessus) de l’homme à la barre qui envoie sa femme à l’avant se coltiner avec l’ancre ou les aussières, je ne vois pas la nécessité de la force physique derrière une barre à roue.
    Pour les envies de navigations plus ambitieuses (transat, …), je pars avec des copains et ne cherche pas à lui forcer la main.

    Progressivement, mon épouse prend confiance en elle, et commence à envisager des navigations plus ambitieuses, nous partons bientôt naviguer en Ecosse.
    Sans vouloir donner de leçon 🙂

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