La voile est un sport de pauvre

Admettez-le, vous l’avez toujours rêvé.

Sentir la brise salée sur votre visage, le clapotis de l’eau contre la coque, la liberté de naviguer sur les vastes étendues d’eau bleue. Et pourtant, ici vous êtes, en train de lire cet article, peut-être à des kilomètres de l’océan, persuadé que la navigation de plaisance n’est qu’un rêve lointain, réservé à ceux avec un compte en banque bien garni.

Je parie que vous avez déjà une liste d’excuses prêtes : « Je n’ai pas assez d’argent », « Je n’ai pas le temps », « Je n’ai pas d’expérience en navigation ». Ça vous semble familier ? Bien sûr que oui. Ce sont les excuses classiques que nous nous disons tous pour éviter de poursuivre nos rêves. Mais laissez-moi vous dire quelque chose que vous ne voulez peut-être pas entendre : ce sont juste des excuses. Et la plus grande de toutes, celle que vous vous répétez probablement en boucle, c’est « Je n’ai pas assez d’argent pour faire de la voile ».

Eh bien, préparez-vous à être choqué : La voile n’est pas un sport de riche. Oui, vous avez bien lu. Et je suis ici pour démonter toutes vos fausses idées sur la navigation de plaisance et vous montrer comment, avec un peu de débrouillardise et de volonté, vous pouvez réaliser vos rêves de navigation sans vider votre compte en banque.

Le mythe du marin millionnaire

Vous êtes assis dans votre canapé devant la télé. Vous regardez le départ du Vendée Globe ou les Voiles de Saint Tropez, un paquet de chips à la main. Quels bijoux de technologie! Quels magnifiques élancements! Voiles en carbone d’un côté, cuivres rutilants de l’autre. Vêtements techniques étanches, chauds et respirants pour les uns, petits polos et shorts à pince pour les autres.

Vous décapsulez une bière tout en vous demandant combien de millions sont dépensés chaque année rien qu’à l’entretien de ces bateaux d’exceptions.

Le lendemain vous visionnez sur YouTube les aventures d’un couple en vadrouille autour du monde à bord d’un catamaran de 45 pieds. Là encore ce n’est pas pour vous, mais tout de même, ça vous fait rêver entre deux allers-retours à la photocopieuse.

Alors bien sûr, si vous lisez cet article, il est fort probable que vous ayez au moins une petite expérience de la croisière en voilier. Quelques sorties avec un oncle qui vit au bord de l’eau, un lointain stage de voile scolaire ou si vous êtes plus chanceux une semaine de location par ci par là avec des amis en Méditerranée.

Quand vous serez en retraite, que les enfants seront grands, c’est promis vous achèterez un bateau pour naviguer tout votre saoul!

…sauf si vous trouviez un moyen de naviguer pas cher?

Naviguer sans se ruiner : les secrets pour prendre la mer avec un petit budget

Vous n’avez pas besoin d’un bateau pour naviguer. Bon, d’accord, ce n’est pas la nouvelle de l’année, mais je pense que c’est toujours bon à rappeler. Personnellement, j’ai parcouru plus de milles nautiques sur les bateaux des autres – amis, famille, et même de parfaits inconnus – que sur mes propres voiliers.

Pratiquer le ‘Bateau Des Autres‘ (BDA) est peut-être le secret le mieux gardé pour naviguer pas cher. Vous pouvez trouver des opportunités sur les bourses d’équipiers en ligne ou les sites de co-navigation comme vogavecmoi.com

Et si vous habitez près d’une marina, sautez à bord de voiliers de régate. Ils sont souvent à la recherche d’équipiers.

Enfin, pourquoi ne pas partager la location d’un voilier avec d’autres ? Si vous remplissez le bateau, ça revient finalement au même prix qu’une location de maison de vacances au bord de la mer

Acheter un voilier ? Pas besoin de vendre un rein !

Un coup d’œil à ma chaîne Youtube vous montrera comment j’ai déniché un petit voilier pour la modique somme de 1000€. Bien sûr, avec le coût de la rénovation, je me dis qu’on aurait peut-être pu trouver moins cher encore ! Comme acheter en copropriété un petit Sangria ou un Ecume de mer, récupérer gratuitement un bateau, bref, opter pour un voilier ancien mais en meilleur état.

Je ne fais que donner mon avis, car il y a des passionnés de voile qui ont accompli des prouesses extraordinaires avec des budgets à faire rire un moussaillon.

Prenez Matt Rutherford, par exemple. Son histoire est loin d’être banale. Issu d’un milieu défavorisé, confronté à des problèmes de drogue, de détention pour mineurs et même de vie dans une secte, il a réussi l’exploit incroyable de naviguer seul autour des Amériques. Son bateau ? Un Albin Vega de 27 pieds et 40 ans d’âge. C’est le plus petit bateau habitable à avoir jamais franchi le passage du Nord-Ouest…

Yann Quenet, un Breton quinqua, est un autre cas fascinant. En 2022, il a réalisé un tour du monde sur un voilier de 4 mètres de long qu’il a construit lui-même pour seulement 4 000 euros. Ne trouvant pas chaussure à son pied malgré ses recherches assidues, il a décidé de construire son propre bateau pour rendre son rêve accessible.

Alors, quel est leur secret ? Une passion dévorante pour la voile, sans aucun doute. Cette passion les a poussés à surmonter les obstacles, à s’instruire par eux-mêmes et à faire preuve de créativité pour résoudre les problèmes financiers. Ensuite, une approche pragmatique et débrouillarde. Plutôt que de se laisser abattre par le manque de moyens, ils ont cherché des alternatives pour réaliser leurs rêves.

Bien sûr, tout le monde n’est pas prêt à faire de tels sacrifices. Et c’est parfaitement normal d’aspirer à un certain confort en naviguant. Dans ce cas, vous pourriez envisager de vendre ou de louer vos biens le temps de réaliser une transat en famille, puis de revendre votre bateau au retour. Ou bien faire du bateau-stop, ou encore embarquer gracieusement comme cuistot ou jeune fille/homme au pair. J’ai d’ailleurs concocté un tuto complet à ce sujet ici!

Les stages de voile ne coûtent pas un bras !

Comparé à une semaine sur les pistes de ski ou à un week-end romantique dans une capitale européenne, un stage de voile, c’est de la petite bière.

Bien sûr, tout le monde ne s’offre pas des vacances coûteuses tous les ans, mais pas besoin de s’offrir des semaines de stage en rafale pour apprendre à naviguer. Le mieux, à mon avis, c’est d’alterner ces stages avec des sessions de BDA (Bateau des Autres), souvent peu coûteuses, voire gratuites. D’ailleurs, si vous voulez plus de conseils sur la meilleure façon de vous former, téléchargez mon ebook gratuit “progresser en voile sans prendre de cours” en cliquant ici.

Naviguer, c’est apprendre l’art de la débrouille

Jamais croisé de supermarché en pleine mer, vous si ?

Au large, fini les dépenses ! C’est presque mieux que de couper le réseau 4G. Vous êtes obligé de faire avec ce que vous avez. Plus d’oignons ? Vive l’ail ou les échalotes. Plus de gaz ? Marinons le poisson pêché dans du citron… Bon, je plaisante : mieux vaut avoir quelques listes de provisions prêtes pour ne rien oublier d’essentiel avant le grand départ.

Mais la vie en mer, lorsqu’on part plusieurs jours, semaines ou années, c’est une aventure à part entière. Vous échappez aux sollicitations incessantes de la publicité, à votre patron, et à tous ceux restés à terre. En mer, personne ne vous demande rien, et vous arrêtez subitement de dépenser de l’argent. Le bateau avance tout seul, et vous lisez, jouez de la musique, ou réparez le moteur…

Beaucoup de bonheur, de la contemplation et parfois quelques embruns pour vous réveiller. Si vous prenez vraiment votre temps et respectez les règles imposées par la météo, vous consommerez très peu de carburant. L’eau douce et l’électricité vous seront offertes par le ciel. Même vos vêtements, si vous en portez, n’auront plus aucune fonction esthétique et dureront très, très longtemps.

Naviguer va vous rendre riche… et pas qu’un peu !

Celle-là, vous ne l’attendiez peut-être pas. La voile peut vous rendre immensément riche. Oui, vous avez bien lu, immensément riche !

Pourquoi ? Parce qu’en vous offrant une croisière en voilier, vous accédez à un nouvel univers, un univers régi par les lois de la nature avant toute chose. Vous découvrirez votre réelle place dans le monde vivant face aux éléments. Vous apprendrez la patience, l’humilité et les vertus de la solitude.

Naviguer, c’est aussi une expérience profondément physique et sensuelle. Vos yeux, vos oreilles, votre nez, tous vos sens sont sollicités.

On dit qu’en mer il n’y a pas d’odeur. Ce n’est pas tout à fait vrai. Quand vous traversez un banc de poissons volants ou que vous approchez depuis le large d’une côte bordée d’eucalyptus, vous les sentez bien avant de les voir, et ça, ça vous fait votre journée !

Je ne vous parle même pas de l’observation des cétacés, des dauphins, des oiseaux et des étoiles. On y passe des heures, des jours, des nuits entières, sans jamais s’ennuyer.

Le rythme d’un bateau est lent, très lent. Tous les gestes du quotidien sont allongés par la nécessité de garder son équilibre et l’espace limité. Faire la cuisine prend du temps. Se laver prend du temps. S’habiller, attraper un objet au fond des coffres, se déplacer, tout est ralenti.

Et bizarrement, cela ne vous pose aucun problème, alors qu’à terre vous voulez toujours “gagner” du temps. Mais en mer, on s’en fout, s’empresser ne fera pas accélérer le voilier. À 10 km/h , on a vraiment le temps de vivre. Et vous devenez riche… de temps ! Alors, si le temps, c’est de l’argent, vous voilà millionnaire à votre tour !

Pas un sou en poche, mais un œil sur le ciel !

.. Alors, êtes-vous prêt-e à accumuler des expériences, des connaissances, des rencontres et des souvenirs inoubliables ? Prêt-e à naviguer sur l’immensité bleue plutôt que dans le monde virtuel de vos écrans ?

Et pas besoin de sortir votre portefeuille, votre passion et votre envie d’apprendre suffiront ! Commencez à investir dans le capital le plus précieux qui soit : vous-même.

Pour vous aider à démarrer, je vous propose de télécharger (cliquez ici) gratuitement ma formation à la météo marine. Parce que, petite révélation, savoir anticiper une tempête, ça peut s’avérer assez utile en mer. Je vous donne toutes les astuces pour choisir les bons bulletins météo, anticiper les complications et prendre des décisions intelligentes pour réussir vos croisières!